La sècheresse oculaire chez le chien

La sècheresse oculaire est une problématique fréquemment rencontrée chez le chien, d’autres appellations sont « l’œil sec » ou en terme technique la « kératoconjonctivite sèche ».

Les chiens ont 2 glandes lacrymales dans chaque œil: la glande lacrymale dorsale et la glande lacrymale nictitante qui se trouve à la base de la 3ème paupière.

Un bon fonctionnement de ces 2 glandes est nécessaire pour une production lacrymale normale et suffisante. Les larmes sont essentielles pour la santé de la surface oculaire. Elles ont des fonctions importantes comme la nutrition, l’élimination de produits métaboliques, la lubrification et le nettoyage de l’œil.

« …Les larmes sont essentielles pour la santé de la surface oculaire. »

En cas de diminution de la quantité ou de la qualité de la sécrétion lacrymale,

 un dessèchement de la cornée et de la conjonctive aura lieu, ce qui provoque une inflammation au niveau de ces tissus: une kératite = inflammation de la cornée  et une conjonctivite = inflammation de la conjonctive. Pour l’animal atteint cela signifie de l’inconfort et une irritation chronique au niveau de ses yeux.

Les symptômes cliniques sont typiquement des sécrétions mucopurulentes, des conjonctives rouges, des yeux plissés ou fermés (appelé blépharospasme), une opacité, une rougeur (invasion de vaisseaux sanguins) ainsi que de dépôts pigmentaires sur la cornée. Les yeux atteints de sècheresse oculaire seront également plus à risque d’infections secondaires ou d’ulcères cornéens (blessures de la cornée).

Plusieurs causes sont décrites, mais il s’agit principalement d’une maladie auto-immune avec une prédisposition héréditaire. Les principales races prédisposées sont Le Bulldog Anglais, le Cavalier King Charles Spaniel, les Terriers: Yorkshire Terrier, West Highland White Terrier, Jack Russel Terrier, le ShiTzu ou encore le Cocker Spaniel.

D’autres causes possibles

D’autres causes possibles serait une apparition d’œil sec suite à une infection ou un traumatisme, en lien avec des maladies métaboliques ou neurologiques, des effets secondaires de médicaments, suite à une radiothérapie et plus rarement d’origine congénitale.

Le diagnostic se fait à l’aide d’un bon examen clinique ophtalmologique, ainsi que des tests complémentaires comme le Test de Schirmer. Il s’agit d’une petite bandelette en papier qui est placé dans le sac conjonctival inférieur et qui est laissé en place pendant une minute, puis évalué, ce qui permet une quantification objective de la production lacrymale. Pour une production lacrymale suffisante, le test de Schirmer devrait s’élever à plus que 17mm/Min.

La mesure du temps de rupture du film lacrymal (TBUT = tear film break-up time) va permettre quant à lui, de mesurer la qualité du film lacrymale la norme étant de 20 secondes.

Le traitement consiste en l’application régulière de produits oculaires, des lacrymo-stimulants et larmes artificielles dans les yeux des animaux atteints. Aujourd’hui nous disposons de médicaments efficaces et dans la majorité des cas la maladie peut être bien contrôlée. Toutefois un traitement à long terme, généralement à vie est requis pour contrôler la situation et améliorer les signes cliniques et le confort de l’animal.